Israël, un État mafia ? mafia city hack

Le crime organisé a connu une croissance massive ces dix read more années en Israël. Le pays est devenu l’un des plus grands exportateurs d’arnaques aux investissements, dérobant jusqu’à 10 milliards de dollars chaque année à des victimes du monde entier.

La police israélienne a annoncé que ces fraudes aux investissements étaient imputables au crime organisé qui s’est considérablement renforcé suite à l’échec gouvernemental à appréhender l’ampleur du problème durant de nombreuses années. L’industrie frauduleuse des options binaires en Israël était constituée de centaines d’entreprises et employaient plus de 5.000 salariés, selon les estimations du Times of Israël.Les industries frauduleuses israéliennes : un lobby puissant auprès de la Knesset

Si le gouvernement et les autorités israéliennes se sont montrés jusqu’ici incapables ou peu désireux de mettre un terme à ces fraudes aux investissements, c’est parce que ces dernières représentent un lobby puissant auprès de la Knesset. Une étude du secteur israélien des hautes-technologies menée pour le Times of Israël montre que plus d’un quart des revenus du secteur est issu d’industries véreuses ou frauduleuses : jeux en ligne, options binaires, diamant, Crypto monnaies et logiciels malveillants notamment.

Selon un rapport du ministre israélien des Finances, l’ensemble des produits de consommation, à l’exception de l’éducation et des marchandises, ont un coût bien plus élevé sur le territoire que dans les autres pays de l’OCDE. Les analystes précisent que cela est lié aux phénomènes de rente et de monopole qui font pression sur le gouvernement pour bloquer la concurrence. Par ailleurs, la vente de nouveaux appartements a ralenti ces dernières années en Israël et les prix ont considérablement augmenté. Un rapport publié dans The Marker estime que cette hausse sidérante des prix est la conséquence des récentes mesures prises à l’encontre du blanchiment d’argent dans les banques israéliennes. Le docteur Avichai Snir, économiste à l’université Bar-Ilan, s’était déjà penché sur les impacts du blanchiment d’argent sur la hausse des prix de l’immobilier, dans un article publié en 2014. Selon ses calculs, l’économie souterraine du pays est passée d’environ 22 à 28 % du PIB entre 2008 et 2014, ce qui représente une augmentation significative.Trois-quarts des membres de la Knesset sous l’emprise de groupes aux intérêts particuliers

Un membre de la Knesset a récemment déclaré au Times of Israël que trois-quarts des membres du Parlement israélien subissent des pressions de la part de groupes aux intérêts particuliers. Lors d’une réunion de la Knesset qui s’est déroulée au début du mois d’août dernier, plusieurs personnes avaient été choquées en s’apercevant que la proposition de loi portant sur l’interdiction de l’industrie des options binaires dévoilée en février 2017, avait été épurée au cours de consultations privées entre l’Autorité des titres israélienne, le ministère de la Justice et l’industrie de trading. Le texte original avait pour vocation d’interdire l’industrie entière des options binaires mais aussi d’empêcher les entreprises de Forex, de CFD et autres d’offrir leurs produits à l’étranger sans autorisation préalable. Cependant, dans les mois qui ont suivi la version originale du texte, des clauses additionnelles ont été retirées. La nouvelle version a été publiée par la Knesset mais n’a pas été rendue publique. De nombreuses personnes n’ont pris connaissance des changements apportés qu’après la session du 31 juillet 2017. « Vous ne pouvez pas imaginer la pression exercée sur les membres de la Knesset pour affaiblir cette proposition. L’industrie possède énormément d’argent et elle exerce une pression massive », avait indiqué une source au Times of Israël.Israël : le crime organisé prend des proportions monstrueuses

Dans son essai intitulé « Mafia States », Moises Naim définit ce qu’est un Etat mafia. La première étape est la « pénétration criminelle ». Elle est effective lorsqu’un membre de l’organisation criminelle parvient à se placer dans la structure de l’Etat. La seconde, « l’infiltration criminelle », correspond au moment où l’organisation exerce une influence sur l’ensemble de l’appareil étatique dans un pays donné et des liens avec les réseaux illicites extérieurs se multiplient. Le dernier stade est la « capture criminelle ». Dans ce cas, les agents du crime sont suffisamment présents à des postes à haute responsabilité pour que leurs actions frauduleuses ne puissent être empêchées. Lorsque cette étape est atteinte, l’activité criminelle est cautionnée par l’Etat ou justifiée par la doctrine institutionnelle. En 2009, l’ambassade américaine évoquait un « problème croissant » en parlant d’éléments du crime organisé « qui pénètrent au sein de l’establishment israélien et qui corrompent les responsables publics ».

S’il est difficile de déterminer si Israël est réellement un État mafia, les premières étapes décrites par Moises Naim dans son ouvrage ont déjà été franchies. Un exemple de « pénétration criminelle » présumé est survenu en Israël en 2013 lorsqu’Inbal Gavrieli a été élue à la Knesset pour le parti du Likud et a utilisé son immunité parlementaire pour bloquer les enquêtes sur les affaires de son père, à l’initiative d’un crime organisé.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *